Endless summer – « Ins and Outs »
Même si nous l’avons beaucoup attendu, l’été avec la chaleur caniculaire dans un hôpital sans climatisation peut rapidement paraitre interminable. « Endless summer », c’est surtout le titre d’un film mythique de surf, qui synthétise pour la première fois (1964) à l’ecran l’ensemble du « surf spirit » version « old school » : la quête inlassable de nouveaux spots, le voyage, la découverte des autres, la symbiose avec l’océan etc…(même si toutes ces « valeurs » servent surtout aujourd’hui à vendre des T-shirts).
Dans Endless summer, disais-je, les deux protagonistes atterrissent à Tahiti, Ile réputée à l’époque comme « non surfable », ce qui est rétrospectivement assez drôle. Pourtant, ils ne tardent pas à découvrir un spot, inhabituel, avec une vague surfable dans le sens classique, et un puissant ressac également surfable dans l’autre sens, vers le large. Fort de l’imagination et de la sagacité propre aux surfeurs, ils appelleront cette vague « ins and outs ». (Pour la petite histoire, l’autre spot sera nommé « the other spot »).
A ce point précis, je perçois que certains d’entre vous se demandent gentillement, avec un certain degré de compassion, si je n’ai pas tout simplement fondu au soleil, car enfin, parler de surf dans un blog d’echo, c’est aussi suicidaire que parler d’écho dans un blog de surf, c’est contreproductif.
Pourtant, les parallèles entre le surf et l’échocardiographie ne manquent pas.
Pour commencer, tout deux s’intéressent à des déplacement de masses liquides, régi par un système de pression, avec un périodicité. Comme en écho, la deuxième vague de la série, (ou deuxième harmonique), est souvent plus « propre » que la première.
Il y aurait de nombreux autres exemples (sévérité d’une régurgitation, effet coanda selon la forme de la planche, effet venturi avec les ailerons etc…), je n’en citerai qu’un autre : en surf, comme à l’écho, parfois, on ne comprend rien, et on ne juge jamais aussi bien la puissance d’une vague que quand on la prend sur le coin du crâne.
Un petit cas pour illustrer mes propos : une cardiopathie ischémique ancienne, avec une large séquelle d’infarctus inférieure et des pontages (anciens également), saphène – coronaire droite, et mamaire – IVA.
En deux cavités, la paroi inférieure est totalement akinétique (même dyskinétique sur les 2/3 basaux), mais la paroi antérieure n’est pas non plus très vaillante, à tel point qu’on est en droit de s’interroger sur la perméabilité du pontage :
En Doppler couleur, en cherchant l’IVA, on la trouve, mais dans le sens « OUT » inverse! Le flux, diastolique comme il se doit, est négatif : il s’agit donc d’une reprise d’une IVA occluse :
Le pontage est bien visible, un peu plus en aval, dans le sens « IN » :
La visualisation aussi nette d’une reprise de l’IVA, que ce soit par collatéralité, ou par un pontage, n’est pas si fréquente.
Ce n’est pas très « utile », mais ça m’amuse, et puis après tout, c’est l’été!
Les commentaires remarchent (ne me demandez pas pourquoi ni comment), je serai donc ravi de les lire,
A bientôt,
Philippe
on atteint le sommet , bientôt on affirmera en ett: embolie pulmonaire lobaire inférieure gauche ….
Argh, la lobaire inférieure gauche, c’est dur… Il ya beaucoup de poumon par là bas…
Mais avec un bon épanchement pleural, ça se tente!
de l’art échographique:joli et peu utile? (vous avez 4 heures pour discuter)
De l’art joli, ça se justifie en soit, non?
Oui! Entre nous on peut avouer que le plaisir de l ‘opérateur est une des premières conditions d’une explo réussie
Moi je trouve ça magnifique
Et très classe…
N
Merci Nicolas, tu me rechauffe l’endocarde!
Respect
Hafida