Allez hop François, hélicopter!
Pas une semaine sans qu’un article de journal, de blog, un tweet, ne vienne pronostiquer la mort du stéthoscope suite à l’avènement des échographes ultraportables.
Dans le JACC de Janvier 2016, Valentin Fuster répond aux oiseaux de mauvais augure avec un éditorial citant plusieurs situations cliniques dans lesquelles le stéthoscope reste à ce jour irremplaçable : le frottement péricardique, l’insuffisance aortique, l’éclat du B2 au foyer pulmonaire etc…
Cette mise au placard du stétho me parait aussi pertinente que de prédire que l’avènement de hélicoptère remplacera le vélo.
François, le postier de Jacques Tati dans « jours de fête », fort impressionné par les progrès des facteurs américains, se prend à rêver de livrer le courrier en hélico.
Pourtant le vélo, comme le stétho, ont un avantage majeur sur leurs concurrents : la simplicité.
Pas de pile, pas de batterie, pas de login, pas de mot de passe, pas de bug, pas de réseau, pas de cloud.
Certes, les échographes ont de plus en plus d’intelligence artificielle embarquée, mais dans le stétho, l’intelligence est embarquée entre les deux embouts auriculaires, (et elle fonctionne encore un peu, n’en déplaise à certains constructeurs).
Alors les 2 sont complémentaire.
J’ai envoyé se faire opérer récemment une IAo excentrée sans critère de gravité echocardiographique (en tout cas à plusieurs on avait du mal à conclure IAo grade IV) mais on l’a envoyé se faire opérer car déja entrée pour IC (donc valvulopathie symptomatique donc d’allure massive) et deuxio différentielle de pression franchement élargie donc aussi un critère d’IAo massive (PS : le chir à confirmé en per op).
A contrario j’ai vu plein de cliniciens à l’ancienne qui auscultent et te disent fuite pulmonaire 2+/6e (je sais même pas en tant que cardiologue à quoi ressemble une IP à l’auscultation tellement on en voit pas) et adressent le patient pour echo avec une ETT strictement normale. C’était très facile de jouer au super clinicien quand on avait aucun gold standard…
En conclusion comme d’hab la modération : les 2 sont utiles voir incontournables pour le quotidien et surtout complémentaire même si il faut dire l’écho redresse plus souvent la clinique que l’inverse. Mais l’inverse effectivement est vrai, y a pas si longtemps que cela j’ai fait un écho post IDM que j’ai jugée normale (en dehors de la séquelle) sans valvuilopathie alors que yavais un franc souffle. Du coup j’y suis retourné et yavait une rupture septale chose qu’on recherche pas forcément à 100 des echo qu’on fait (en tout cas méa culpa)
Bref j’arrête mon monologue mais lithmann comme GE vont me garder comme client pour longtemps sans aucune concurrence !
Nous sommes bien d’accord. Après, se pose le problème de l’encombrement des poches de la blouse. Le stéhto, l’echographe, le DECT, un morceau du marteau réflexe cassé depuis l’externat, des fiches obsolètes depuis 10 ans…
Ne pourrait-on pas téléphoner avec un Vscan? Un genre de Vscanophone?
Ça permettrait de jeter le DECT et ses sonneries cauchemardesques…