PROMISE, paroles et encore des paroles (que tu sèmes au vent)
Depuis sa publication, PROMISE me laisse totalement perplexe, et à en juger par la différence d’interprétation qu’en font les éditorialistes, je ne suis pas seul dans la perplexité…
Il s’agit incontestablement d’un article important, mais pourquoi?
PROMISE est un essais paru dans le NEJM le 16/03/2015, et réalisé à la demande de la National Heart Lung and Blood Institute, pour comparer une stratégie « anatomique » (par le scanner coronaire) et un test fonctionnel, dans le diagnostic de la maladie coronaire symptomatique.
10003 patients symptomatiques mais sans indication de coronarographie diagnostique ont donc été tirés au sort pour avoir soit un coroscanner, soit un test fonctionnel (scintigraphie dans 67.3% des cas, echo de stress dans 22.5% et 10% d’ECG d’effort).
L’étude ne retrouve pas de différence sur le critère principal qui est composé de décès, infarctus, syndrome coronaire ou complication majeure du test, sur un suivi de 2 ans.
PROMISE confirme bien l’intérêt et la légitimité du coroscanner dans cette indication, mais la communauté cardiologique n’a pas attendu PROMISE pour l’utiliser!
Il n’y donc pas de conclusion facile, mais plutôt des questions en suspend.
La première question est la faisabilité d’une telle étude. La durée minimum du suivie est rapidement passée de 2 à 1 an pour des raisons budgétaires et le taux d’événement attendu (environ 8% sur 2 ans dans le groupe fonctionnel) a été très largement surévalué, puisqu’il est au final de l’ordre de 3% dans les deux groupes. Il est donc encore une fois bien difficile de démontrer une diminution de critères « durs » avec des test non-invasifs, or les assurances maladies parviennent très facilement à évaluer le cout de ces stratégies…
La seconde question soulevée est la pertinence de ces évaluations, quand un certain nombre de patients finissent par avoir les deux types de test, ce qui correspond d’ailleurs à une attitude assez répandue : il n’est pas rare de demander un scanner pour un test non-invasif litigieux, et il arrive également de faire un test non invasif pour tester une sténose jugée intermédiaire en scanner.
Enfin, puisque ces deux stratégies sont comparables (en tout cas à deux ans), autant choisir les moins chères et les moins irradiantes, (les grands gagnants du Xray Challenge étant ceux qui bénéficient du combo scinti/coroscanner puis coronarographie…).
Alors les radiologues diront que les scanners 64 barrettes de l’étude sont déjà obsolètes, les scintigraphistes et les échographistes ne manqueront pas de se plaindre de voir leurs résultats « pollués » par les moins bonnes performances de l’ECG d’effort.
Paroles, paroles…
Arrêtez tout. Je sais ce qu’il faut faire : en cas de difficulté diagnostic je t’envoie le patient ! #bisou
c’est cock robin le premier auteur….the promise you made…… (j’étais obligé de la faire vu le caractère mélomane du site)
Aïe, malheureux, tu vas trahir notre grand age avec ces références…
Mais surtout pas un mot sur le type de symptômes… Faut il choisir le même examen en cas de DT de repos ou en cas d’angor d’effort ? En cas de symptôme il y a 2 mois ou hier ?
C’est exact. Je pense qu’il s’agissait majoritairement de douleurs atypiques, chroniques. Les véritables angor instables ont été adressés en coronarographie. Ce sont des patients à risque intermédiaire (essentiellement diabète-HTA) avec des symptômes atypiques, qu’on explore assez souvent, sans grande conviction…