Apicalement vôtre : le contraste de (la) pointe
Le cas clinique précédent présentait deux patientes examinées après quelques jours de dyspnée/douleur thoracique au domicile.
Toutes deux ont des troubles de cinétique dans la région apicale. Les ECG donnent évidemment un élément d’orientation, celui de droite est particulièrement évocateur d’une cardiomyopathie de stress.
Compte tenu de la présentation tardive, de la relative stabilité clinique et de l’âge des patientes, il a été décidé de ne pas réaliser de coronarographie en urgence.
L’échographie de contraste réalisée ici permet de préciser le diagnostic grâce à une analyse plus fine de la cinétique segmentaire et d’éliminer la présence d’un thrombus apical, toujours possible dans l’infarctus comme dans le tako.
Le réglage de l’index mécanique est un temps important de l’échographie de contraste. En diminuant celui-ci, on facilite l’opacification apicale, et on peut apprécier la perfusion myocardique.
Voici donc, image par image, les séquences de perfusion myocardique au repos, obtenu après une injection simple de produit de contraste ultrasonore, en bolus. 0,8 ml de contraste, l’index mécanique est réglé à 13 (contre 30 sur le réglage « usine »).
La dame de droite devient la dame d’en haut, (et vous aurez habilement deviné ce qu’est devenu la dame de gauche). Les séquences se lisent de droite à gauche, comme l’annuaire téléphonique.
La première image est une opacification du myocarde correcte, suite au premier passage du bolus. La seconde image est un « flash » de 15 images durant lequel l’index mécanique est augmenté pour casser les bulles intramyocardiques. Puis l’on s’assure sur l’image post flash que le myocarde est bien noir, sans bulles résiduelles.
Il n’y à plus qu’a les attendre revenir (les bulles), grâce à la magie de la perfusion myocardique.
En haut, opacification homogène et rapide, c’est un Takotsubo.
En bas, pas d’opacification de la pointe, c’est un infarctus. La zone noire correspond vraisemblablement à une zone de rehaussement tardif en IRM. (notez la différence avec le septum basal qui à rapidement refait le plein de produit de contraste).
N’hésitez pas à commenter, la discussion reste ouverte!
Très joli !
Je reconnais humblement que les rares fois où j’ai essayé de faire ça n’a pas été très concluant, en tous cas beaucoup moins que tes images… J’ai donc (lâchement) abandonné…
Merci GDV, il faut persévérer! avec les bons réglages, c’est vraiment intéressant.
Lis ça si tu as le temps, c’est un des collègues qui m’a persuadé de la validité de la technique:
https://link.springer.com/chapter/10.1007/978-3-030-15962-7_6