l’échographie portable dans Covidland
La pratique de l’échographie cardiaque dans la période de pandémie COVID-19 n’est pas simple. Considéré comme un examen à haut risque de contamination, nous avons rapidement arrêté de les pratiquer au début.
Le problème, c’est que certaines indications d’échographie sont quand même difficiles à contourner. Un patient qui à déjà une cardiopathie avec une dysfonction VG, une infection Covid, une élévation de troponine, un BNP à 500, des crépitants partout, et un scanner tout moche… peut bénéficier d’un rapide coup d’œil en écho : fonction VG, VD, cœur pulmonaire aigu, veine cave inférieure, péricarde, poumons, plèvre, le tout en 5 min.
C’est là qu’intervient échographe ultraportable. Juste une imagerie bidimensionnelle, et un doppler couleur réglable (hautes vitesse/ basses vitesses). La sonde, qui est aussi l’échographe, se branche à une tablette ou à votre smartphone, et fonctionne à l’aide d’une interface simplissime (beaucoup plus simple qu’une console de jeu vidéo, si on accepte d’être toujours le même joueur avec la même sonde et le même pseudo).
Les résultats sont bluffants. A gauche un appareil d’échographie haut de gamme, à droite notre téléphone « upgradé » en échographe. Les deux examens ont été réalisés consécutivement, chez le même patient :
En échographie pulmonaire, le petit appareil (à droite) est doté d’un préréglage « poumons » tout à fait opportun, et les lignes B sont plus visibles qu’avec l’appareil classique (à gauche) :
Une autre patiente, avec une séquelle apicale :
image_6831809563433 from fish Nip echocardiographie on Vimeo.
Dernier exemple, le cas d’une aggravation hémodynamique chez un patient Covid +, avec l’apparition d’un aspect de cœur pulmonaire aigu :
Évidemment point de fioritures sur ces petites machines, pas de doppler pulsé ou continu, pas de strain, ni de 3d… Mais ce qui pourrait apparaitre comme un handicap peut rapidement devenir un atout quand le temps d’examen devient un « temps d’exposition » et un risque de contamination. L’examen est rapide, les réponses immédiates, la désinfection très simple.
Je n’ai pas pu testé les appareil de la concurrence, (j’aurais été ravi de vous présenter un comparatif, comme toute bonne chaine Youtube qui se respecte)! Je pense que cette épidémie à donné tout son sens à ces appareils.
Je serais curieux d’avoir vos impressions. Bon courage à tous, et à bientôt.
PS : Je remercie la société Philips Healthcare qui nous a prêté l’appareil pour nous aider à la gestion de notre unité covid.
Dans notre coviland, qui se fait vide fort heureusement, on a utilisé la machine la plus high tech, pour être certain de faire le « bon » diagnostic. Mais entre la buée et la suffocation, mon doppler tangue !
il est possible que dans un avenir pas si lointain, les médecins cardiologues et urgentistes (dont les SMUR) consulteront avec un doppler de poche, en Amérique du nord, ils sont très avancés sur ce thème.