T.M.I. (Too much information)?
C’est le titre de l’éditorial de James E. Udelson dans le Circulation d’Octobre 2011. Tout déçu qu’il est par le résultat de DOT-HF, publié dans le même numéro.
Cette étude évaluait l’intérêt de la mesure de l’impédance intrathoracique par un système embarqué dans un pace-maker CRT ou dans un DAI, (poursuivant la même idée que notre ami Merlin, qui, lui, mesure directement la POG), c’est à dire déceler la décompensation à son tout début. Les résultats sont négatifs, il y a plus d’hospitalisation dans le groupe test, sans bénéfice de morbi-mortalité, à telle enseigne que l’essai a été interrompu prématurément.
L’auteur rappelle un certain nombre de bonnes idées qui sont actuellement à la poubelle, comme supprimer les ESV dans CAST, traiter l’insuffisance cardiaque sur les taux de BNP (1 essai sur 2 peu concluant), ou augmenter le HDL chez les coronariens à haut risque…
Trop d’information tue l’information? (si quelqu’un a une idée de ce que peux bien vouloir dire se panneau, je suis preneur…)
Dans un autre registre, (au hasard, celui de l’échocardiographie), la question se pose aussi cruellement :
– quand nous manquons de critères pertinent pour la réponse à la resynchronisation (PROSPECT), est-il licite de tous les mélanger pour faire mieux, ou doit on travailler à en trouver un plus performant?
– quelle conclusion donner à une échographie d’une cardiopathie ischémique désynchronisée avec une insuffisance mitrale ischémique en FA :
la FEVG simpson (4mesures)?
le volume de l’OG simpson (ouah la blague, OJ Simspon!) (2 mesures)?
la fonction VD (trois indices, tous plus ou moins bidons)?
l’évaluation des pressions droites (3 mesures)?
les pressions de remplissage gauches (5 mesures)?
la désynchronisation (1500 mesures)?
la quantification et le mécanisme de l’IM (25467 mesures)?
Le tout moyenné sur cinq cycles!
A la fin de la séance des cas cliniques de la filiale d’échocardiographie, un commercial de chez Siemens a réussi un exploit, (faire vivre un grand moment de solitude à chaque individu de l’assemblée) en nous diffusant une vidéo navrante, sur les vertus de leur nouvel appareil. Toute la communication est basée sur le gain de temps et de reproductibilité obtenu grâce à la détection semi-automatique des contours, des ITV, des vitesses, des PHT… Petit exemple, pris au hasard sur le site (appréciez la syntaxe) : « Accélérer votre workflow ! Nos logiciels utilisent l’intelligence artificielle afin d’améliorer le workflow : reconnaissance de formes par apprentissage et systèmes experts fonctionnant à partir de bases de données de cas cliniques créés par des experts permettent de reconnaitre des formes et des repères anatomiques afin de réaliser des mesures automatiques »
Toujours plus d’indices, toujours moins de réflexion (forcément, c’est de l’intelligence artificielle d’experts, elle remplace notre vraie bêtise…).
Si on se débrouille bien, en continuant sur cette voie, on pourra peut-être nous aussi augmenter la morbidité dans l’insuffisance cardiaque!
PS : la photo est empruntée à Lat&gre, merci Late&gre!
A priori le panneau signifie qu’il faut, quand on se promène près de bateaux amarrés, faire attention à une éventuelle rupture de câble, dont un bout pourrait nous sauter à la figure ! Après tout cela n’est pas plus invraisemblable que les exploits du marketing Siemens. La malveillance d’un certain nombre d’objets est un fait avéré, démontré par nombre d’études contrôlées
Bon, vous avez tous l’air d’accord, je m’incline.
Moi je voyais plutôt un truc comme : « attention, si vous ne tenez pas bien votre bateau en laisse, il risque de s’échapper », mais si vous êtes formels…
Je fais suivre un commentaire sympa (j’adore les commentaires sympas…) de Dominique :
Bonsoir ,
Et merci pour ces présentations , humour et impertinence que j’ apprécie – comme beaucoup d’ autres , sans doute –
je pense que l’on pourrait traduire le message du panneau comme
“ Ne vous approchez pas trop près des aussières ( amarres ) , car en cas de rupture seraient alors excessivement dangereuses .”
C’est une précaution de base que tout marin apprend très vite …
Merci encore et bonne route ou bon vent .
Dominique, installé à Paimpol –