Sténose aortique – suite et fin
Et bien oui, Mesdames en pyjama et Messieurs en costumes trois pièces, la sténose aortique des épisodes précédents est si serrée qu’une scie n’eut pas suffit à scinder la bicuspidie.
Clément l’avait dit, cet anneau de 26, l’âge du patient, l’ouverture évoquent d’emblée la bicuspidie aortique. Il s’agit cependant d’une sténose aortique particulière, aussi appelée en « dôme » ou en « gicleur ». Le maximum d’ouverture est au dessus du plan de l’anneau (un peu comme un bec de gaz), et c’est là qu’il faut évaluer la sténose. La planimétrie, si elle est réalisée plus bas, donne une fausse impression de valve bien ouverte.
Voici deux planimétrie réalisée en ETO sur un volume 3d acquis sur la valve aortique (cliquer sur la vignette pour agrandir l’image). En positionnant les trois axes perpendiculaires, on obtient trois vues orthogonales de la même couleur que le plan. La planimétrie peut donc être réalisée avec la certitude d’être sur le plan (rouge) ou le RA est le plus serré.
La première planimétrie réalisée dans la zone habituelle, c’est a dire avec le plan rouge situé sur l’orifice aortique est totalement fausse, aux alentours de 2 cm² (et pour cause, la sténose est au dessus!)
La seconde est réalisée au sommet de l’entonnoir aortique, la surface calculée est à 0.8 cm², ce qui est concordant avec l’évaluation Doppler et l’échographie de stress.
Le patient a donc été opéré, et voici la valve aortique, sur son lit de salade :
Voici ce qu’en dit le chirurgien : « les calcifications figent l’orifice en quasi-fermeture, en forme de fente sur une bicupsidie vraie. La gauche est complétement engainée de calcaire, seule la cusp non coronaire est à peu près mobile ».
Vous trouverez ici un autre exemple, cette fois sur une valve tricuspide (TheHeart.org, cas clinique du Dr Malergue).
Merci à tous pour vos réactions, et à très bientôt!