Courage, fuyons… mais un peu moins…
Voici la suite de notre cas clinique.
N’écoutant que notre courage, nous avons donc attendu quelques jours, le temps de réaliser une coronarographie et un contrôle d’ETT.
L’IVA est bien perméable (vous pouvez voire la vidéo en bas à droite dans « echocardioTV » et la coronarographie met en évidence un athérome non sténosant.
L’échographie de contrôle est surprenante :
Voici quelques images en Doppler couleur, avec une vitesse d’aliasing à peu près similaire à l’échographie précédente :
Que se passe-t-il, et comment expliquer cette évolution?
Contrairement aux apparences je suis ce cas depuis le début et je n’ai rien dit parce que je sentais le coup fourré. Donc grosse IM en partie régressive sur large akinésie de l’apex également régressive. Vu la cinétique de la valve mitrale au début peut-on parler vraiment d’IM fonctionnelle, ou plutôt d’un mécanisme apparenté à celui d’une IM ischémique, dans le cadre d’un tako-tsubo !… Bon, je sors…
ouaip l iva c’est gentil mais la droite est aussi interessante non? à moins que la crise ne vous autorise qu’une injection ,j’ai déja croisé des perverses arrivant à la boucher à l’ostium sans douleur ni variation ecg
im à éclipse (entité décrite)
Bon, cette IM est donc en grande partie fonctionnelle par restriction de la GVM comme disait whiteshark. En revoyant les images en 4 et 2 C, on a quand même l impression d’un vrai prolapsus de PVM même si ce n’est pas de bonnes incidences pour faire le diag de prolapsus. Philippe, est ce que la PSGA était plus parlante pour faire le diag entre vrai prolapsus de PVm ou restriction de gvm?
Quoique il en soit ce cas nous rappelle que:
-l IM c est difficile et dynamique
-la médecine c est souvent plus facile quand on a l évolution (avant on mettait les tousseurs dans un lit, et on leur disait 3 sem plus tard » monsieur c. Est bien sur vous avez la tuberculose! »)
-parfois, comme disait Voltaire: la médecine c est l art de distraire le malade pendant que la nature le guérit ce cas en est un bon exemple.
L’appréciation des prolapsus ne pose réellement problème qu’en 4 cavité, ou la forme de A2 (à cheval sur l’aorte) peut faire croire à tord à un prolapsus. Il est en revanche autorisé par la Fédération Française de Tennis de se reporter à la 2 cavités, qui fournit les mêmes renseignements que la coupe « bi-commissurale » en ETO (quelque part entre 70 et 90°). Comme toi, j’aime bien avoir une parasternale pour comparer, mais chez les gens âgés alités en USIC, la réalité est souvent une sorte de « coupe unique » à mi-chemin entre para-sternale et apicale…