La quatrième dimension
Drôle d’image donc, que cette aorte quadrillée sur une acquisition tridimensionnelle, alors que la boucle 2D ne révèle qu’un athérome certes très épais, mais d’aspect finalement assez classique.
Cette image n’est ni le grillage d’une endoprothèse, ni le résultat (comme je l’ai cru également sur le coup) d’une irradiation. Il s’agit tout simplement d’un artefact.
L’angioscanner aortique le prouve, point de quadrillage, juste des plaques étagées :
L’apprentissage d’une nouvelle technique passe par la maitrise des artefacts liés à cette technique, c’est une évidence, et ce n’est pourtant pas si facile quand on a (comme moi) des connaissances minces sur les principes physiques qui permettent de générer ces images.
Les artefacts y sont recensés ainsi :
– Les artefacts de « reconstructions » liés à l’acquisition « full volume », qui correspond aux « marches d’escalier » du coroscanner. Ce sont des lignes de décalages entre les volumes acquis sur des battements successifs. Facile.
– Les artefacts « d’omissions » (dropout) sont plus tricky. Les parois les plus minces et les plus loin du capteur peuvent ne pas apparaitre sur l’image « vue en face ». Il faut alors, avant de conclure à une perforation, jouer sur les gains, pour faire réapparaitre la zone « omise » (typiquement le SIA, le fond des cusps aortiques…)
– Les artefacts de « flou » rendent certaines structures fines (rupture de cordages par ex) plus épaisse qu’en réalité.
– Les artéfacts « d’éblouissement » (blooming effect), les structures métalliques apparaissent plus épaisses et irrégulières.
– Les artéfacts en « rail de train » concernent les gros cathéters qui peuvent apparaitre en double.
– Les artefacts de réverbération donnent des images multiples de structures métalliques.
– Le cône d’ombre, existe évidemment en 3d.
OK. Super. Mais lequel de ces artefacts et responsable de ma fausse grillade aortique? Je ne sais pas. Je serais curieux d’avoir votre avis. En l’absence de proposition de votre part, je vous propose de l’appeler le « BBQ effect » et de l’imputer à une bascule brutale dans la quatrième dimension.