Take the B line
Exit le A train d’Ellington, les caravanes, cet article de Mai 2016 est un plaidoyer pour la ligne B.
L’appréciation des pressions de remplissage gauches en échographie étant parfois si complexe que même les cardiologues se perdent dans des algorithmes obscures, le plus simple est encore d’évaluer l’eau intra-pulmonaire, toujours par échographie.
Techniquement, c’est très simple, ça marche avec n’importe quelle sonde entre 2.5 et 7 MHz, on explore le thorax sur 2 à 4 cm de profondeur à la recherche de ces fameuses « B lines » blanches allant de la sonde vers la profondeur (« comètes »). Plus il y en a, plus il y a d’œdème, le poumon normal étant noir.
La sensibilité et la spécificité pour un diagnostic de dyspnée « cardiogénique » aux urgences est respectivement de 94% et de 92%, la faisabilité est proche de 100%.
Ça ne vous rappelle pas une autre promesse?
Est-ce une nouvelle « BNP line »?
Il y a plusieurs éléments qui laissent penser que cet outil est intéressant.
En premier lieu bien sûr le prix et l’accessibilité de l’appareil qui est déjà dans toutes les urgences et toutes les USC.La formation de l’opérateur est très courte d’après les auteurs, et la reproductibilité est excellente.
Les ondes B, (comme les cardiologues), sont sensibles aux diurétiques et disparaissent en « temps réel », ce qui permet de suivre l’efficacité du traitement. Elles sont plus nombreuses en décubitus qu’en position proclive.
Dans les cas difficiles, ou il peut y avoir des lignes B non liées à de l’œdème interstitiel (la spécificité n’est quand même pas à 100%…), l’échographie cardiaque devient un complément d’examen appréciable, pour la FE, les pressions de remplissage gauches et la PAPs (sic…).
Encore plus fort, la détection d’eau pulmonaire serait accessible en échographie d’effort, lors de situation d’insuffisance cardiaque d’effort!
Cerise on top of the cake, avec les appareils portables, l’exploration de la dyspnée d’effort devient accessible en altitude extrême, sur le bateau après une plongée sous marine, bref partout et pratiquement par tous, après une formation brève.
L’échographie du globe vésical est déjà utilisée par les paramédicaux (et l’échographie cardiaque d’une cardiomyopathie dilatée avec FEVG à moins de 15% ressemble pas mal à l’écho de vessie…). Peut-on imaginer un « lung-scan » comme il existe déjà un « bladder-scan »?
Je serai curieux de savoir combien d’entre vous l’utilisent déjà?
Pour ma part, je sens que mes prochaines gardes seront aquatiques.
L’engrenage :commencer par le dépistage des épanchements pleuraux et continuer par les lignes B …#il est imprudent de fréquenter des pneumologues réanimateurs (ou le contraire)!
Le vrai pb c’est pas cela, c’est la notion même du mot décompensation cardiaque. Surtout le mot décompensation, beaucoup d’IC chronique sont en permanence en IC au sens physiopathologique du terme, avec une PTDVG elevée, pour diverses raisons, nottament que les diurétiques améliorent que ce qu’ils peuvent améliorer, et moi avec les IC en tout cas les assez sévere ce qui m’interesse pas qu’ils soient en IC (ils le sont tout le temps) mais bien si le mot décompensation peut prendre son sens.
A savoir qu’il y a til de nouveau par rapport à d’habitude, encore plus essouflé ? Prise de Poilds ?
Tout le reste n’est que fantaisie, si un IC chronique fait un eappendicite, si l’appendoc est opérée et que comme attendu il soit toujours (encore un peu plus) en IC en post appendicetomie, il suffira de mettre 2/3 photos de la plevre pour se dire super on va s’en débarasser chez le cardoi apelle le dis lui elle est en IC…
J’avais éja les BNP qui m’embettaient, je crains que la ca va être un outil de plus dans ce sens…
lignes B= lignes de Balbutiement à l’échographie….
Les présentations et le livre de Daniel Lichtenstein sont rigolos ou intéressants suivant votre vision du monde.
Sinon je suis à deux doigts de troller et de demander à Katon93 pourquoi est ce que ça ne relèverait pas de la cardio de ramener à un équilibre un patient insuffisant cardiaque qui s’aggrave après un événement X, Y ou Z ?
Je suis assez d’accord avec le coté « BNP- like » de Katon, on sent bien venir les algorithmes de « rule-in et rule-out », les scores avec la probabilité pré-test etc…
Mais ça peut marcher dans les deux sens! Des poumons noirs rendent faible la probabilité d’OAP.
Je suis aussi assez d’accord avec nfkb sur la gestion de la décompensation « ponctuelle », qui reste quand même un peu de notre domaine.
L’avantage de tout ça, c’est que ça ne coute rien et que c’est inoffensif.
On est donc tout à fait libre de le tester pour se faire une idée! Balbutions gaiement 😉
Autre chose aussi, je me méfie des belles images.
Car certes c’est en tout cas en apparence relativement facile quand on voit les images de faire au moins un triage à 3 avec pas d’argument pour un OAP, OAP, et OAP important.
Mais ca c’est théorique, un peu comme sur les publications d’echo dobu ou sur les topos ou l’échogénécité est celle d’un black musclé ou on ferait presque de l’anapath tellement on voit bien endocarde et myocarde, et apres ya la vraie vie..
La aussi je sens que yaura un flou artistique de gens avec du noir et un peu de gris pas tout à fait une comete mais on va dire une étoile filante bon marché de chez Lidl et là de nous vendre, tu as vu elle est en OAP je pense…
Ah, tu as remarqué aussi? Et l’échogénicité de l’amylose qui tourne en boucle sur les appareils de démonstration dans les congrès? Oui, tu as raison, ce n’est pas aussi clair et fabuleux que nos amis Italiens veulent bien le dire. Je reste sur l’idée du facile et pas chère, worth a try!
Salut !
Ayant le triple défaut (ou avantage) de n’être ni cardiologue ni pneumologue mais un banal réanimateur, je m’autorise le droit de témoigner que l’écho pulmonaire c’est pas si blanc ou noir. À vrai dire c’est souvent gris… Comme les pressions gauches d’ailleurs ! Allez, une banalité pour finir : plus on sait, moins on sait. Tous ces beaux indices miracles ne marchent que pour ceux qui ne les ont jamais utilisés. Un sdra sur pneumopathie chez un patient bien vide, c’est plein de queues de comètes !
Par contre je conseille aussi la lecture de Lichtenstein, drôle et septique.
Salut Charles et merci pour ton témoignage!
Il parait difficile d’acheter toutes les indications merveilleuses de l’article, la faisabilité de 100% avec des spécificités canons au bout de 20 min de training etc…
La situation du patient aux urgences est probablement plus « pure » que celles que vous traitez en réa, avec des formes plus caricaturales. Après, qu’est-ce que ça ajoute par rapport à l’interrogatoire, l’examen clinique et la radio… Là, c’est un autre sujet!